Le Franco-espagnol Juan Branco, avocat de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko, est au cœur d’un véritable tourbillon judiciaire. Alors qu’il s’était engagé à défendre Sonko dans le contexte des élections présidentielles de 2024, Branco a été confronté à un mandat d’arrêt à son encontre. Malgré cela, il a bravé les obstacles et est venu soutenir l’opposant de Macky Sall, le président en exercice. Après une traque intense qui l’a mené jusqu’en Mauritanie, il a finalement été arrêté et remis aux autorités sénégalaises. Dimanche dernier, il a été placé en détention préventive, faisant face à une série d’accusations graves.
Parmi les chefs d’inculpation retenus contre Juan Branco, on compte des accusations d’attentat, de complot, de diffusion de fausses nouvelles, d’actes visant à compromettre la sécurité publique et de séjour irrégulier. Ses avocats dénoncent également des accusations d’outrage à magistrat.
Il convient de rappeler que Juan Branco avait déjà fait trembler la scène politique sénégalaise en déposant une plainte pour « crimes contre l’humanité » contre le président Macky Sall en juin dernier, auprès de la Cour Pénale Internationale de La Haye. Cette action avait suscité une vive polémique et mis Branco dans le viseur de la justice sénégalaise depuis mi-juillet. Une enquête avait été ouverte et un mandat d’arrêt international avait été émis à son encontre. Selon le gouvernement, Branco est considéré comme un avocat opportuniste en quête de publicité, contribuant ainsi aux tensions et aux troubles récents.
Après avoir disparu des radars pendant un certain temps, le Franco-espagnol a finalement été arrêté en Mauritanie le dimanche 7 août. Il a été appréhendé alors qu’il se trouvait à bord d’une pirogue, déguisé en pêcheur. L’un de ses avocats a déclaré : « Il a été extrait de prison ce matin et présenté au juge, qui lui a signifié son placement sous contrôle judiciaire. »
Le ministre de la Justice sénégalais, Ismaïla Madior Fall, a précisé que des mesures seraient prises dans les prochaines heures. Il a indiqué que le ministère de l’Intérieur avait émis un arrêté d’expulsion à l’encontre de Branco, qui devrait donc quitter le territoire sénégalais. Madior Fall a également souligné que toutes les procédures d’instruction seraient suivies, et que le contrôle judiciaire de Branco pourrait être révoqué, ce qui pourrait conduire à son jugement et à une éventuelle condamnation. Il a ajouté que des relations de coopération judiciaire avec la France permettraient à Branco de purger sa peine dans ce pays. Cette affaire est considérée comme une occasion pour le Sénégal de marquer sa souveraineté selon le ministre de la justice.
Le 8 août, Juan Branco est effectivement arrivé à Paris. Accueilli par des membres de sa famille et quelques soutiens à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, il est resté silencieux face aux journalistes de l’AFP présents sur place. Dès sa sortie de l’aéroport, il s’est engouffré dans un taxi sans adresser un mot à ceux qui lui témoignaient leur soutien et leurs encouragements.
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