Cela conduit souvent à des comportements prévisibles et incite les décideurs politiques à se limiter à certaines règles pour relever les défis socio-économiques. L’élaboration discrétionnaire des politiques, en revanche, consiste à choisir les meilleures décisions en cas d’incertitude économique. Dans ce contexte, l’incohérence temporelle réside dans le fait que les politiques gouvernementales dont la mise en œuvre est optimale à un moment donné peuvent ne plus être valables par la suite. Dans la plupart des cas, après une crise, les gouvernements n’ont que peu ou pas d’engagement contraignant à l’égard du plan d’action initial et les décideurs politiques passeront à d’autres « meilleures décisions politiques » lors d’une autre crise.
Souvent, lorsque les ingérences gouvernementales affectent le marché libre et d’autres acteurs économiques, les hommes politiques et les décideurs s’attendent à des turbulences économiques et à des changements de politique, et se comportent de manière à rendre inefficaces les documents de politique générale fondés sur des règles. La restructuration de la dette intérieure (DBR) du Ghana a conduit à l’épuisement de la valeur nette de la Banque du Ghana, qui s’élève à 60,8 milliards de GH.
La Banque du Ghana s’appuie sur des lois, des cadres réglementaires et des directives pour orienter les politiques monétaires de manière à soutenir le programme du gouvernement. Selon la section 30 (2) de la loi 612 telle qu’amendée par la loi 918, « le total des prêts, des avances, des achats de bons du Trésor et de titres effectués en vertu de la sous-section (1) ne doit à aucun moment dépasser 5 % des recettes totales de l’année fiscale précédente ». La section 30 modifiée stipule en outre que « lorsque le total des prêts, avances, achats de bons du Trésor et de titres effectués en vertu de la sous-section (1) atteint 5 pour cent des recettes totales de l’année fiscale précédente, le gouverneur notifie au ministre et au parlement que la limite a été atteinte en vertu de la sous-section 2 et le ministre, dès la notification, fait rapport au parlement sur les mesures correctives à prendre ».
L’article 67 de la loi 612 stipule que « sauf disposition contraire de la présente loi, toute personne qui contrevient à une disposition de la présente loi ou des règlements pris en vertu de la présente loi, ou à toute prescription ou instruction prise ou donnée en vertu de la présente loi » … « commet une infraction et est passible, sur déclaration de culpabilité par procédure sommaire, d’une amende n’excédant pas 500 unités de pénalité ou d’une peine d’emprisonnement n’excédant pas deux ans, ou des deux à la fois ».
Il est désormais de notoriété publique que le gouverneur de la Banque du Ghana a dépassé les emprunts du gouvernement de plus de 80 % du total des recettes mobilisées en 2021, ce qui a entraîné une montée en flèche de l’inflation en 2022, rendant la vie très inconfortable pour tous les Ghanéens. Les estimations montrent que l’inflation de 2022 a eu un impact sur les revenus et a fait passer environ 800 000 Ghanéens sous le seuil de pauvreté.
C’est là que l’incohérence temporelle des politiques publiques joue un rôle dans les crises, comme l’a démontré la Banque centrale. Dans un contexte plus dynamique et pour surmonter l’incohérence temporelle où les décisions politiques sont prises de manière séquentielle au fil du temps, les crises amèneront les gouvernements à déléguer l’élaboration des politiques à des institutions qui ne sont pas directement responsables devant les citoyens et qui ne dépendent pas des votes à la majorité. Il s’agit de la banque centrale.
Pour éviter cela, nous devons tout d’abord réviser et enrichir les modèles de politiques économiques et monétaires afin de mieux prendre en compte le rôle que jouent les crises dans les développements continus. Deuxièmement, j’estime que l’étude systématique et empirique des causes réelles des crises et des citoyens qui ont réussi à s’en sortir guidera les processus d’élaboration des politiques afin de créer des tampons pour de telles incertitudes avant, pendant et après. Dans la plupart des pays, les efforts d’élaboration des politiques publiques se sont concentrés sur les politiques en situation de certitude et de risque, et ont ignoré le rôle des crises. Dans un monde d’incertitudes réelles, il est nécessaire d’adopter une approche comportementale des politiques face aux crises, même lorsqu’il n’y a pas de crise. En effet, pendant les crises, les modèles publics de l’économie deviennent fondamentalement différents des modèles normaux et nécessitent souvent des décisions politiques ad hoc, entraînant des pertes comme on l’a observé avec la Banque du Ghana.
Il est important de noter qu’en cas de crise, les politiques et programmes existants peuvent être pertinents ou non, mais dans la plupart des cas, les gouvernements et les hommes politiques adoptent des politiques nouvelles ou apparemment nouvelles pour faire face aux crises, ce qui entraîne des pertes financières plus importantes.
Peter Bismark, directeur exécutif de l’Institut pour la liberté et l’innovation politique.
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