L’ancien président ivoirien Henri Konan Bédié est décédé à l’âge de 89 ans à la Polyclinique Internationale Sainte Anne-Marie (PISAM) à Abidjan le soir du 1er août 2023. « Il est décédé à la polyclinique internationale Sainte Anne-Marie » a annoncé un membre de la communication de son mouvement politique, le Parti Démocratique de la Côte d’Ivoire (PDCI).
Né le 5 mai 1934 dans le village de Dadiékro, dans la région de Daoukro dans le centre-est du pays, Henri Konan Bédié est de sans royal et issu d’une fratrie de neuf enfants et il est fils d’un cultivateur de cacao.
Son engagement politique vient de sa volonté à combattre la domination coloniale. En 1947,il entre au collège moderne de Guiglo, dans l’ouest du pays, apparaissent les premiers journaux libres d’opposition, particulièrement communistes, comme Le Démocrate qu’il distribue de façon offusquement au collège.
Après l’obtention de ses deux baccalauréats à Dabou, et compte tenu de ses activités politiques, on lui refuse l’accès à l’université de Dakar, symbole de l’enseignement colonial. Sa famille se cotise pour l’envoyer en France où il étudie à l’université de Poitiers. Il y sort avec plusieurs diplômes en droit, en économie politique et en sciences économiques, en parallèle de ses activités au sein de la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (FEANF).
En 1958, il est repéré, alors qu’il travaillait à la Caisse d’Allocation Familiale, par Felix Houphouët Boigny, alors premier ministre. Il est affecté à l’ambassade de France à Washington en mai 1959. Suite à l’indépendance de la Côte d’Ivoire le 7 août 196O, le nouveau diplomate est nommé ambassadeur aux Etats-Unis et ouvre la première représentation diplomatique de Côte d’Ivoire à Washington.
Six ans plus tard, il est nommé ministre des finances, poste qu’il occupera pendant 11 ans. Suite à un différend avec le premier président de la Côte d’Ivoire, il sera expulsé du gouvernement après remaniement ministériel. Il va rebondir à la Banque Mondiale à Washington avant de revenir trois ans plus tard sur la scène politique ivoirienne après sa nomination à la tête de l’Assemblée Nationale.
Après le décès de Felix Houphouët Boigny le 7 décembre 1993, il va devenir président par intérim suivant la constitution ivoirienne, jusqu’à l’organisation de la présidentielle de 1995.Son concurrent est déjà Alassane Ouattara, premier ministre depuis 1990. C’est le début d’une grande rivalité entre les deux.
Henri Konan Bédié va s’appuyer en 1994 sur une réforme du Code électoral et sur ‘’l’ivoirité’’ pour empêcher Alassane Ouattara de se présenter aux élections présidentielles, qu’il va remporter avec 96,44% des suffrages exprimés.
Chef de l’Etat de 1993 à 1999, Henri Konan Bédié, héritier et président du PDCI, va être renversé par un coup d’Etat à la veille de Noël 1999. Le Général Robert Guéï sera porté au pouvoir. Il sera forcé de s’exiler en France.
Un temps allié avec le président Alassane Ouattara, élu pour la première fois en 2010, Bédié est retourné depuis 2018 dans l’opposition où il va se rapprocher des partisans de Laurent Gbagbo.
En 2020, il avait été désigné candidat lors de la dernière élection présidentielle par son parti le PDCI. Il avait appelé, à la fin de mars, les membres du PDCI à s’unir pour remporter la prochaine élection présidentielle, en 2025, qui suivra les scrutins municipaux et régionaux prévus le 2 septembre.
La disparition d’Henri Konan Bédié, ferme ainsi un imposant chapitre de l’histoire ivoirienne même. Le déroulement des obsèques n’a pas encore été communiqué par les proches du défunt.
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