
Entouré de neuf militaires, le colonel-major Amadou Abdramane a annoncé à travers la télévision nationale avoir renversé le président Mohamed BAZOUM. A travers son discours, il énonce la raison de cette tentative de coup d’Etat : « Nous avons décidé de mettre fin au régime que vous connaissez. Cela fait suite à la dégradation continue de la situation sécuritaire, à la mauvaise gouvernance économique et sociale ». Il rassure la communauté nigérienne sur leur engagement à assurer la sécurité de tous : « Nous réaffirmons notre attachement au respect de tous les engagements souscrits par le Niger. Nous rassurons la communauté nationale et internationale par rapport au respect de l’intégrité physique et morale des autorités déchues conformément aux principes des droits humains ».
Depuis cette déclaration, les frontières terrestres et aériennes sont fermées et un couvre-feu a été instauré. A cela s’ajoute aussi la suspension de la constitution et des institutions. L’armée a par la suite annoncé la création d’un Conseil National de Sauvegarde de la Patrie (CNSP).
Jusqu’à ce jour, les rumeurs désignent trois personnes comme responsables de ce coup d’État. Il s’agit en effet du général Abdourahmane Tchiani qui est le Chef de la garde présidentielle, de Sadiou Mody l’ancien Chef d’Etat Major démis de ses fonctions il y a peu comme le Chef de la transition et enfin le colonel-major Amadou Abdramane.
Le président Nigérien Mohamed Bazoum n’est plus depuis ce mercredi libre de ses actions. A cet effet, un communiqué est publié dans la matinée de ce 27 juillet 2023 par le commandement militaire des Forces Armées Nigériennes (FAN). La FAN affirme avoir : « décidé de souscrire à la déclaration des Forces de défense et de sécurité » c’est-à-dire les putschistes dans le but de : « préserver l’intégrité physique du Président de la République et de sa famille, d’éviterune confrontation meurtrière entre les différentes Forces qui, au-delà de ces dernières, pourrait provoquer un bain de sang ».
Ce même jeudi 27 juillet, le ministre des Affaires étrangères, Hassoumi Massoudou confie à la presse France 24 qu’ils sont jusqu’à ce jour : « les autorités légitimes et légales du Niger ». Il demande aux responsables de ce putsch de « rentrer dans les rangs » car : « tout peut s’obtenir par le dialogue ». Il trouve enfin que ces événements factieux tendent à ramener le Niger dans de dizaines d’années en arrière et bloquent le développement du pays.
Dans ce même sens, les Nations Unies, l’Union Européenne et la Russie se joignent pour exiger la libération du président Nigérien élu démocratiquement. Ils condamnent ces actions de troubles d’ordre au sein du pays et recommandent le rétablissement de la situation.
Aussi, le Président Béninois Patrice Talon est délégué par la CEDEAO pour sauver les fesses de Mohamed Bazoum. Mandaté par Ahmed Bola Tinubu, Président de la CEDEAO il a pour mission de négocier avec les militaires putschistes. Selon les propos rapportés par nos confrères de Jeune Afrique, le locataire de la Marina reconnaît que : « la situation est suffisamment préoccupante pour que la CEDEAO et Bola Tinubu, Président du Nigéria, voisin du Niger, ainsi que le Bénin, voisin du Niger également prennent la chose au sérieux et agissent rapidement ». Il rassure par la suite que : « Tous les moyens seront utilisés, au besoin, pour que l’ordre constitutionnel soit rétabli au Niger.»
Pour l’heure, plusieurs interrogations sont émises. Mohamed Bazoum aura-t-il la chance de reprendre ses fonctions ? Rappelons que Mohamed Bazoum est élu en avril 2021 . Deux jours avant son investiture, des militaires tentent un coup d’État. Un an plus tard, ce coup d’État est repris et a été déjoué par le Général Omar Tchiani qui est selon les rumeurs parmi les responsables de ce nouveau coup d’État. Plusieurs affirment que la chance n’est pas cette fois ci du côté du président Nigérien. Ce coup d’État semble être consommé.
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