Sosthène Munyemana, âgé de 68 ans aujourd’hui, et à la retraite était un gynécologue obstétricien à Butare à l’époque des faits. Il est appelé à répondre devant la justice pour génocide, crime contre l’humanité, participation à une entente en vue de la préparation de ces crimes et complicité.
En effet, Sosthène aurait enfermé et gardé des Tutsi << dans des conditions inhumaines, sans soins, hygiène, ni nourriture>> dans le bureau de secteur de Tumba, quartier de Butare alors qu’il avait la clé sur lui, pour qu’ensuite ces civils enfermés soient exécutés. Il lui est également reproché d’avoir participé à la rédaction et diffusion d’une motion de soutien au gouvernement intérimaire et avoir participé à un comité de crise ayant mis en place des barrières et des rondes au cours desquelles plusieurs personnes ont été tuées. Il encourt une réclusion criminelle à perpétuité. La toute première plainte déposée contre lui a été déposée à Bordeaux en 1995 puisqu’il a rejoint le Sud-Ouest de la France après les massacres. L’enquête judiciaire a été donc ouverte suite à cette plainte. Ensuite une ordonnance de mise en accusation a été rendue contre lui en 2018. L’ancien gynécologue a été placé dans un premier temps sous le statut intermédiaire de témoin assisté avant d’être mis en examen en 2011 pour présumée participation aux massacres de 1994.
Arrivé en retard à l’audience le mardi, Sosthène Munyemana a commencé ses mots par s’excuser pour le retard avant de nier en bloc tout ce qui lui est reproché. Pour lui les Tutsis n’étaient pas dans le besoin du soin mais avaient plutôt pris le bureau pour « refuge ».
D’ailleurs l’avocat de Sosthène Munyemana, Me Jean-Yves Dupeux stipule que: << Tout cela ne repose que sur des témoignages et date d’il y a 29 ans>>. Pour l’avocat, << c’est très difficile de se fonder sur des témoignages sur ses faits aussi anciens>> pour juger quelqu’un.
Du côté des victimes, ils attendent impatiemment que la justice soit faite puisque << plus le temps passe, moins on a de témoins>> selon Me Rachel Lindon, avocate de 26 victimes et de l’association ibuka.
Ce dossier est l’un des plus anciens dossiers en France inscrit au nom de la compétence universelle de la justice française. Auparavant, six hommes ont déjà été condamnés en France pour avoir participé au même génocide . Ils ont eu des peines allant de 14 ans de réclusion criminelle à la perpétuité. Trois parmi les six seront jugés à nouveau en appel.
Le procès est prévu durer jusqu’au 22 décembre, filmé et conservé dans le dossier archive historique de la justice.
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