Ousmane Sonko, candidat aux élections présidentielles de 2024 a été condamné d’abord le 8 mai 2023 à six mois de prison avec sursis pour diffamation et injure publique envers le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang. Un mois plus tard, il a été condamné à deux ans de prison ferme pour corruption de la jeunesse. Et le 31 juillet 2023, l’opposant sénégalais a été placé en détention pour appels à l’insurrection et complot contre l’Etat, son parti a été immédiatement dissolu.
Le principal opposant de Macky Sall observait une grève de faim depuis sa détention, le 31 juillet 2023. Sa santé fragilisée, il a été admis dans un hôpital depuis le 6 août 2023.
Ainsi, une pétition a vu le jour. Initiée par les mouvements des droits humains comme Amnesty International, la Raddho ou la Ligue sénégalaise des droits humains, dont Alassane Seck en est le président.
Ce dernier va s’exprimer en ces termes : « Ousmane Sonko est dans une position de danger extrême, et si le président ne fait pas un effort de dépassement, on peut arriver à un drame. Si d’aventure la situation de la santé de monsieur Sonko doit se dégrader, on peut risquer de tomber dans le chaos. C’est pourquoi nous souhaitons qu’il soit libéré parce que depuis qu’il a été arrêté, qu’il a été condamné, il y a eu des réactions incontrôlées.
Ensuite, pour le Pastef, pour nous, c’est une période regrettable, qu’on puisse dissoudre un parti, en 2023, au Sénégal, c’est une régression quelque part. donc pour nous, il faudra faire un effort de dépassement pour suspendre ou arrêter ce décret qui interdit ce parti politique là ».
« Donc l’inquiétude, c’est cette prolongation de cette instabilité qui présage des lendemains incertains. Le pays n’est pas forcément dans une position favorable, un pays pauvre qui a besoin de toute sa paix, qui est la première denrée. Donc, nous souhaitons que les élections se passent au mois de février prochain dans les meilleures conditions possibles de stabilité, et c’est vraiment ce que tout le monde souhaite » a ajouté Alassane Seck.
Dans le texte de la COALITION SÉNÉGALAISE DES DÉFENSEURS DES DROITS HUMAINS (COSEDDH), nous pouvons lire :
« Depuis le 28 juillet 2023, M, Ousmane SONKO, le Président du parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF), est dans les liens de la détention.
Les motifs de son interpellation puis de son incarcération ont évolué dans le temps (…)
Son parti PASTEF a été dissous par décret alors qu’il participe, depuis sa création, à la vie politique et bénéficie d’une large représentation au niveau de l’Assemblée nationale et dirige des dizaines de collectivités territoriales.
Des arrestations massives de militants et sympathisants du parti, dont des élus, ont eu lieu et la plupart des personnes interpellées sont inculpées pour de graves chefs d’infractions et placées en détention.
(…) Nous signataires du présent appel, hommes et femmes, à titre individuel ou au nom de collectifs ou d’associations, citoyens du Sénégal, de différents pays d’Afrique et du monde entier :
Soucieux de la préservation de l’Etat de droit et préoccupés par la dégradation du climat politique et social et des menaces qui pèsent sur la concorde civile au Sénégal, attachés à la paix, à la stabilité et à la préservation des acquis démocratiques du pays, profondément attachés au respect et à la protection du droit à la vie garanti par la Constitution du Sénégal et les traités internationaux des droits humains,
Appelons Monsieur Macky SALL, président de la République du Sénégal à, d’une part, donner les instructions nécessaires à son ministre de la justice (…) pour obtenir :
La mise en liberté d’office d’Ousmane Sonko afin de préserver sa vie et respecter ses droits civiques,
La mise en liberté provisoire des autres personnes détenues pour avoir exprimé librement leurs opinions et mené des activités politiques conformément aux droits garantis par la Constitution,
D’autre part, retirer le décret de dissolution de PASTEF pour un retour à un ordre constitutionnel garantissant le pluralisme intégral.
Nous exhortons le Président Macky SALL à faire mettre en œuvre ces mesures afin de restaurer la paix, l’unité de la concorde nationale dans un espace sous-régional marqué par des conflits et le recul de la démocratie ».
La pétition a été signée par l’ancien ministre de la Justice du Sénégal et Professeur des universités Serigne Diop, le juge à la cour africaine des droits de l’homme Alioune Sall et par des avocats internationaux, des universitaires, des hommes et femmes politiques.
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