Situation chaotique à Dakar et Ziguinchor. Des branches d’arbres et des pneus brûlés, des pierres partout, des taxis, des magasins et des stations incendiés. Même des écoles sont saccagées. Certaines villes ressemblent à des villes fantômes. Les jeunes affrontent les forces de l’ordre avec dans l’air du gaz lacrymogène qui accule la gorge et brûle les yeux.
Ce sont les jeunes partisans de l’opposant Ousmane Sonko, qui manifestent leur exaspération suite à la condamnation de leur leader à deux ans de prison pour « corruption à la jeunesse ». Jugé sans qu’il ne soit présent, il a été acquitté des accusations de menace de mort et de viol, portées par Adji Sarr, ancienne employée d’un salon de massage, qui avait 20 ans au moment des faits qu’elle situe entre décembre 2020 et février 2021.
L’armée s’est déployée sur certains points stratégiques à Ouakam, Mermoz ou sur l’avenue Cheikh Anta Diop.
À l’Université Cheikh Anta Diop, les étudiants ont commencé par déserter les lieux après les violences observées le lundi. Les cours suspendus jusqu’à nouvel ordre et des dégâts bien visibles sur le campus notamment avec des bus calcinés et des infrastructures ravagées.
Certaines villes aussi, malgré le peu de calme revenu, sont désertes avec de nombreuses entreprises, de nombreuses boutiques et de nombreuses écoles fermées.
À Ziguinchor, c’est également la même chose. Après que les affrontements ont eu l’air de s’estomper le vendredi matin, c’est dans l’après-midi que les tensions ont repris dans différents endroits de la ville comme à Kadior.
Le 1er juin, le parti d’Ousmane Sonko a appelé ses partisans à « résister et à descendre dans les rues ». Le porte-parole du gouvernement a encore une fois dénoncé des « appels à l’insurrection ». La restriction des réseaux sociaux a été confirmée par le ministère des réseaux sociaux, pour empêcher selon lui « la diffusion de messages haineux et subversifs ».
Ousmane Sonko quant à lui, n’a donné aucun message depuis sa condamnation. Bloqué chez lui où il a été ramené de force alors qu’il effectuait une grande marche avec ses partisans dimanche, Sonko serait donc selon les dernières nouvelles sous gros contrôle des forces de l’ordre.
Le ministre de la justice, Madior Fall a affirmé : « Quand il y a une condamnation pénale dans un État de droit, la condamnation pénale doit être exécutée » tout en répétant plusieurs fois que l’opposant pouvait être « arrêté à tout moment ».
Ayant été absent au procès, l’un des avocats de Sonko, Maître Bamba Cissé à bien précisé qu’il ne pouvait pas faire appel de sa condamnation à deux ans de prison. Mais il y a une autre option mentionnée par le ministre de la justice : « Si le leader du parti Pastef se constitue prisonnier, il pourrait être rejugé par la même juridiction ».
Il pourrait donc y avoir un nouveau procès.
Mais le Pastef a lancé un appel à « amplifier et intensifier la résistance constitutionnelle jusqu’au départ de Macky Sall ».
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