
Autour de l’hôpital turc où MSF fournit des soins, des combats se déroulent quotidiennement. Pour éviter d’être mis en danger, le personnel a pour habitude de limiter ses sorties en extérieur, sauf en cas d’obligation ou d’extrême urgence. Ce fut le cas jeudi où une partie des employés a dû faire le plein de médicaments et de matériaux. Mais le personnel n’a pas échappé à la frénésie des lieux.
Dans un communiqué, l’organisation a annoncé que 14 de leurs membres ont été violentés par des hommes armés alors qu’ils acheminaient du matériel médical à l’hôpital turc au sud de la capitale. Un acte qui n’a jamais été commis jusque-là. « C’est à 700 mètres de l’établissement qu’ils ont été arrêtés et violentés. Les membres de nos équipes, sauf 2, ont reçu un coup de fouet et des gifles. Plutôt que la douleur physique, il y a surtout l’humiliation d’être giflé. Ils ont aussi été menacés par armes avec des tirs en l’air, qui ont pour but de mettre la pression et d’apeurer les personnes » explique Christophe Garnier, responsable de la cellule d’urgence de MSF pour le Soudan.
« Il y a cet évènement et puis il y a aussi globalement une dégradation de situation, on sent une montée de la violence donc on a ouvert le débat. Il y a quand même une volonté de rester à Khartoum parce que c’est nécessaire, il y a des besoins. On est le seul acteur international à pouvoir offrir des soins médicaux à Khartoum. Si on prenait la décision de partir, les conséquences seraient lourdes pour les civils. Si un tel incident se reproduit, et si notre capacité à acheminer du matériel et des médicaments continue d’être entravée, alors malheureusement, notre présence à l’hôpital turc de Khartoum deviendra bientôt intenable » a déclaré Christophe Garnier.
L’hôpital turc est l’un des seuls établissements de la capitale encore ouverts. MSF a soigné plus de 1600 blessés de guerre à Khartoum depuis le début du conflit et soigne toutes les personnes qui en ont besoin.
Un tel acte pourrait faire quitter l’organisation de cette zone du Soudan. MSF, soutenant pratiquement tous les hôpitaux du pays, en cas de départ, mettra à mal le domaine de la santé dans ce pays extrêmement fragilisé.
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