Une arrestation dénoncée par sa famille et les organisations de défense des droits humains
L’annonce de l’arrestation de Fethi Ghares a été faite par son épouse, Massouda Chaballah, sur les réseaux sociaux, dénonçant ce qu’elle qualifie d’« enlèvement » orchestré par les autorités. Cette information a rapidement été confirmée par le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), une organisation qui suit de près les violations des droits de l’homme en Algérie.
Fethi Ghares, âgé de 49 ans, est un activiste de gauche, laïque, et figure de proue de l’opposition. Il s’est fait connaître en 2019 en rejoignant le Hirak, un mouvement de protestation populaire qui exigeait un changement radical du système politique en place. Sa participation active à ce mouvement l’a exposé à la répression, et en 2021, il a été condamné à une peine de six mois de prison. Libéré en mars 2022, il avait été poursuivi pour diverses charges, notamment pour « atteinte à la personne du président de la République » Abdelmadjid Tebboune, « outrage à corps constitué », ainsi que pour la « diffusion d’informations susceptibles de porter atteinte à l’unité nationale » et à « l’ordre public ». Son mouvement politique, le Mouvement démocratique et social (MDS), héritier du Parti communiste algérien, a été interdit par les autorités en février 2023.
Des proches également visés par la répression
Massouda Chaballah a également révélé que des agents en civil ont emmené son mari au commissariat central d’Alger sans présenter de mandat d’arrêt, prétendant agir sous ordre supérieur. Fait inquiétant, elle-même et Ouhida Benhalla, un ami de la famille qui s’était précipité à leur domicile après avoir appris l’arrestation, ont également été retenus au commissariat. Tous deux avaient tenté de récupérer leurs téléphones portables, confisqués lors de la perquisition du domicile de Ghares.
Un climat de répression dénoncé à l’international
L’Algérie est régulièrement critiquée pour sa gestion des opposants politiques et des manifestations. Amnesty International, dans son rapport de février 2024, avait déjà alerté sur la répression sévère menée par les autorités algériennes contre toute forme de dissidence. Qu’il s’agisse de manifestants, de journalistes, ou de citoyens exprimant leurs opinions sur les réseaux sociaux, le régime algérien semble déterminé à museler toute opposition à l’approche de l’échéance électorale.
Cette arrestation, à un moment aussi critique, illustre une fois de plus la dérive autoritaire du régime en place et la mise sous silence progressive de l’opposition. À l’approche de la présidentielle, ces actes de répression risquent d’intensifier les tensions et de mettre en péril le processus démocratique en Algérie.
RETROUVEZ NOUS EN CLIC SUR
1 YouTube 2 Facebook 3 Instagram